L’Esprit des Lieux
L’estuaire est une lisière, la rencontre de deux écosystèmes : l’océan atlantique et le fleuve Charente. Cette lisière est très productive : la présence des oiseaux migrateurs ou l’activité conchylicole témoignent de cette production sans cesse renouvelée.
Cet estuaire serpente dans un ancien golfe au cœur d’un archipel d’anciennes îles (Rochefort, Breuil-Magné, Saint-Laurent de la Prée, Fouras…) avant de rejoindre le pertuis d’Antioche et les ailleurs.
L’homme, en domestiquant progressivement l’eau, depuis les premiers sites à sel du Néolithique, en passant par les aménagements monacaux jusqu’aux grands travaux d’assainissement sous Henri IV, cherche à réduire son asservissement à la nature, à l’ordre des choses.
À partir du siècle des Lumières, l’homme se fait « maître et possesseur» de la nature. En quelques décennies, tout l’espace de l’estuaire est organisé en complexe militaire et industriel et devient une aire géostratégique. Généralisée, cette représentation de la nature a permis un accès individuel à un espace que l’on croyait infini.
Les évolutions de la relation entre l’homme et la nature s’inventent et les dernières grandes réalisations humaines sur l’estuaire y contribuent : la Station de Lagunage de Rochefort témoigne d’une réciprocité entre l’homme et les espaces naturels ; dans un autre genre, la frégate L’Hermione réunit l’ancien et le nouveau monde dans un espace commun. Enfin, en matière de protection contre les submersions, le rapport à la mer combine la résilience à la résistance.
À la rencontre de l’Esprit des Lieux : un ouvrage à la découverte symbolique du territoire émaillé de photographies et d’aquarelles. En vente en librairie – 15 € - .